Julie

Nanagramme

Une petite histoire d'appétit et de sushis

BOULANGER Anna

Zoom éditions

14,00
Conseillé par
29 janvier 2011

Un estomac dans des talons - Petite histoire d’appétit et de sushis suit les (més)aventures d’un tanuki que la faim tire de son hibernation. Au bout de son périple, ce grand naïf trouvera la recette des makis-sushis, heureusement partagée et mise en dessins par l’auteur.

D’un format carré au papier très soyeux, ce livre se dévore d’une traite. Bien sûr, c’est un livre pour enfants alors, oui, ça se lit vite... Mais les dessins retiennent vraiment l’attention, à l’instar de celui où le tanuki se retrouve sous l’eau. Dans une double page épurée, on retrouve la beauté de l’art de l’estampe japonaise... façon Anna Boulanger. Et on voudrait alors que les aventures du tanuki s’étendent encore sur des dizaines et des dizaines de pages parce que, flûte, pourquoi les jolis dessins et les histoires naïves ne seraient que pour les enfants ?

Conseillé par
29 janvier 2011

Premier volet de SAM, une trilogie encore en cours d’écriture, Le Cercle de la prophétie démarre plutôt tranquillement. Marie, à la recherche d’inspiration pour son premier roman, s’offre une virée au Canada. Elle tombe sous le charme (et réciproquement) de Jérémy... Bien plus qu’un guide ou qu’un initiateur de la culture amérindienne, le jeune homme semble lui être "connecté". Très vite, les choses s’enchaînent et Marie va découvrir des choses très étonnantes sur sa naissance, son destin, et va devoir assimiler des vérités qui vont remettre en cause toute sa connaissance du monde et vont irrémédiablement changer sa vie.

Ce premier roman de Mireille Michèle M. n’est donc que le premier volet d’une ambitieuse trilogie : suivront Le Portail des elfes (parution prévue pour la fin d’année prochaine) et Le Règne éphémère. On devine donc déjà, avec un certain plaisir, que Marie et ses acolytes vont devoir affronter bon nombre d’épreuves pour réaliser la prophétie qui déterminera de l’avenir du monde.

Conseillé par
29 janvier 2011

Gustavo Roderer est une énigme, un mystère, un mur. Lorsqu’il bat le quelque peu arrogant narrateur aux échecs, à leur première rencontre, on sait tout de suite que la relation qui va se nouer entre ces deux adolescents surdoués ne pourra qu’avoir une issue dramatique. Car oui, il n’est pas ici question que de la première place en classe. Si Gustavo Roderer est aussi énigmatique c’est qu’il se consume dans un grand projet, une quête d’absolu qui confine à la folie. C’est là que la métaphysique rentre en jeu et qu’on est un peu à la peine.

Il est parfois difficile de suivre les grands échanges des deux personnages principaux : entre Kant, la cosmologie ou la volonté de Roderer de faire table rase de tous les systèmes de pensée (mathématiques, philosophie, religion...) qui l’ont précédé, on ne peut s’empêcher d’être un peu perplexe, quand même.

Cependant, La Vérité sur... n’est pas rébarbatif, qu’on soit pur littéraire ou lecteur lambda. Il y a du Faust et même du Dorian Gray chez le finalement troublant Gustavo. L’atmosphère délétère dont Martínez parvient, incidieusement et sans avoir l’air de trop y toucher, à imprégner ses pages confine d’ailleurs au fantastique.

Bel exemple d’équilibre entre la raison et le chimérique, La Vérité sur Gustavo Roderer est un texte qui interpelle et hante, même, après lecture...

Conseillé par
29 janvier 2011

Pour une première incursion dans la littérature thaï, Chiens fous, de Chart Korbjitti, est assez désarçonnant. L’auteur nous convie aux retrouvailles de deux potes, Chouanchoua et Otto, qui, selon leur habitude, tournent à la beuverie et à une litanie d’anecdotes sur les frasques de tel ou tel ami en commun lors de telle ou telle soirée. Vraiment rébarbatifs, les premiers chapitres sont vite oubliés quand on en vient à en apprendre davantage sur certains personnages, à découvrir progressivement ce qui a pu les mener jusqu’à Phuket, à la fin des années 70, ou tout simplement ce qui les relie. Si on se permettait de schématiser, on résumerait leur vie ainsi : beaucoup d’alcool, de la drogue (flower power oblige), des conflits avec les parents, pas mal de débrouille et surtout une amitié bourrue et indéfectible, qu’elle prenne place dans les rues, à la ville, ou à la plage, au coin du feu, selon le mode de vie hippie.

Peut-être gagné par l’ivresse, constante, de la majorité des protagonistes, on se perd parfois un peu dans le récit, entre flashbacks, anecdotes racontées autour de la table à l’instant T ou anecdotes racontées alors qu’on raconte le soir de telle beuverie où Machin a ...

Pour autant, quand on referme Chiens fous, c’est presque avec regrets : envolée la première impression d’un récit fumeux. Sans pour autant se retrouver dans la bande d’Otto & co, on finit par s’en sentir proche. Bien sûr, on n’écluse pas autant (d’ailleurs, qui pourrait suivre leur rythme ?!) mais leurs préoccupations sont universelles : le tiraillement entre un appétit insatiable de liberté et la voie tracée par l’entourage familial, l’envie de jouir de l’instant présent et l’angoisse refoulée des lendemains de vaches maigres. La difficile cohabitation entre un mode de vie rock’n’roll et le bonheur.

Conseillé par
30 août 2010

Couverture jaune flashy, titre et nom de l’auteur en très gros caratères... Dur de passer à côté d’Apocalypse bébé, le dernier roman de Virginie Despentes.

L’intrigue est assez simple : une privée, plutôt médiocre, doit rattraper une adolescente en fugue, Valentine. Elle se retrouve à faire équipe avec La Hyène, étrange créature, tour à tour obsédée sexuelle et cruelle érinye. Bref, un personnage complexe au sujet duquel, le peu qu’on apprend laisse sur sa faim. Si La Hyène tire son épingle du jeu parmi la galerie de personnages, la construction du récit et ses focus sur les êtres qui ont fréquenté Valentine avant sa disparition aident quand même à s’accrocher aux pas des enquêtrices et à chercher à en découvrir davantage sur l’adolescente disparue. Où est-elle ? Pourquoi s’est-elle enfuie ? Dans quel état vont-elles la retrouver ? Mais, surtout, qui est-elle ?
Apocalypse bébé est donc un polar plutôt prenant, globalement plaisant, même si la fin semble un peu baclée. L’apocalypse finale tourne en crise paranoïaque et on referme le roman avec l’impression d’avoir été un peu lésé. Une suite en gestation, pour Apocalypse bébé ?