Brillante

Stéphanie Dupays

Mercure de France

  • Conseillé par
    14 juin 2018

    Bienvenue dans le monde impitoyable des grands groupes industriels où ne compte que la réussite!
    Ce roman est un bijou de sociologie voire d’anthropologie de ce monde du business post école de commerce. Un monde où chacun doit toujours avoir un projet, un plan en cours ou une opportunité à saisir qui flattera son ego, qui le valorisera auprès de ses collègues et amis, qui contribuera à son ascension sociale. Mais les affaires ne montent pas jusqu’au ciel!
    Et Claire va connaître la mise au placard.
    Stephanie Dupays utilise dès le début un style descriptif de type compte rendu, pour nous mettre en situation. Ici pas de sentiment, comme s’ils étaient retenus: les faits vont simplement faire effet sur le lecteur.
    La finesse de l’auteur tient plus dans la façon de mener l’histoire que dans l’écriture qui néanmoins est très agréable.
    L’analyse est sans concession et pleine de sensibilité, avec beaucoup de recul sur les clichés qui caractérisent ces élites, formés et formatés pour s’accomplir dans leurs affaires. C’est grinçant, agaçant, révoltant parfois, touchant quelquefois, intéressant jusqu’au bout.
    Claire qui vient de province, a pourtant un œil critique aiguisé sur ce fonctionnement centralisé, parisien, dans lequel elle évolue. Stephanie Dupays se moque subtilement des codes, et notamment de l’usage obsessionnel chez certains du vocabulaire d’entreprise que le commun des mortels trouve caricatural. A travers cette histoire très intelligemment dosée on ne tombe dans aucun travers, tout sonne juste.
    Alors, pour Claire, l’échec est-il lié à sa condition de femme, ou un marqueur de classe? L’entreprise l’a-t-elle remise à sa place malgré de brillantes études ? Quand ce monde vous tourne le dos, est-il possible de s’en extraire ? Passez la couverture et entrez voir cet univers.


  • Conseillé par
    3 janvier 2017

    société

    Ah, ces jeunes loups aux dents longues issus des meilleurs écoles de commerce…. Eh bien ils sont comme tout le monde : ils marchent à l’adrénaline, et quand celle-ci vient à manquer, ils flanchent.

    L’auteure décrit avec finesse l’enfance et la montée en puissance de Claire, petite fille tombée amoureuse de Paris, et qui rêve d’y travailler, loin de sa province.

    Le personnage de la sœur m’a intéressé, à l’opposée de Claire. Elle a l’air heureuse dans sa vie de petits boulots.

    La descente aux enfers lors de la placardisation est très bien décrite : crises de panique, replis sur soi et besoin d’aller voir ailleurs.

    Mais l’auteure dresse un constat amer : finalement, on ne se refait pas, et Claire retournera tête baissée dans l’arène (avec quelques ordonnances de cachets en plus). Impossibilité de changer de vie ?

    L’image que je retiendrai :

    Celle des nouvelles chaussures de Claire qui rendent jalouses sa boss. Le début de la fin pour le personnage.

    http://alexmotamots.fr/?p=2424