C'est un peu de tout ce que forme une vie qu'est constitué ce live là, de toutes ces choses que l'on collecte : les bouts d'enfance, les objets, les images, les lieux que l'on a arpentés, vécus, habités, les souvenirs des parents, de certains regards, de cachettes, de secrets échangés dans l'enfance, l'adolescence, peut être un peu plus tard aussi une fois entré dans l'âge adulte....
C'est un peu de tout ça et de la façon qu'a la langue de se parler à elle même, les différentes conjugaisons de se répondre et de créer un tout qui ressemble à un nid, une âme, un cocon, c'est sans doute pour toutes ces raisons que ce livre tel un funambule élégant et sensible nous bouleverse.
L'écriture y est fragile, solide, espiègle, parfois elle se fait toison, affluent, maison. Et le voilà magnifique ce nouveau livre de Thomas Giraud.
C'est un gîte, une forêt. On y sent l'âme de l'auteur naviguant vers sa phrase, lâchant prise. On y lit le Bonheur à écrire, la douceur.
Une rare élégance...
Un refuge....
Sur la mer..."

Charlotte

Chef d’œuvre trop discret du genre fantastique initialement publié en 1968, ce livre nous plonge dans un territoire étrange, reflet déformé de notre vieille Europe (début XIXe), aux nuits éclairées de deux lunes.
S'y épanouit, au cours de 17 nouvelles reliées entre elles par une environnement commun, une fédération impérialiste de cités toujours en guerre - Lautebronn, Laërne, Ozmüde...
C'est un univers de soldatesque, de fringuants officiers à l'avenir tout entier enchâssé dans la guerre.
De rêves de gloire militaires, d'ennui, d'attente et de désolation, d'un trop plein de casernement d'une guerre dont les frontières restent désespérément immobiles depuis 50 années.
C'est enfin un monde étrange, mu par l'inexplicable, l'horreur, la déraison. Habité de mystère et de mélancolie, de fantômes, de vampires, de forêts profondes et de lacs insondables, qui disent la peine des hommes à justifier, à expliquer le présent dans lequel ils s'enfoncent aveuglement à coups de sabres, de boulets canons, de mousquets et de baïonnettes.

Pierre

Edition collector reliée de l'un des titres les plus iconiques du cycle de l'Ekumen, La Main gauche de la nuit est un magnifique récit de science fiction. Un ouvrage superbement écrit et narré qui se paye le luxe d'être toujours à la pointe des questions de société les plus contemporaines tout en ayant été écrit en 1969. Le titre, progressiste, nous amène à interroger notre rapport au genre, à l'organisation sociale, sans pesanteur, au cour d'un récit de voyage éblouissant, qui se veut également une projection de divers régimes politiques terrestres - le tout porté par une langue sublime.

Un must-have.

Pierre

L'auteur, déroule une fable explosive, comme une vision cathartique de cette banalité du mal qui anime l'Homme et l'amène à édifier la différence comme ciment scélérat de la naissance des nations.
Il y avait les nazis zombies, voici désormais les Chevaliers démons du Klan.

Pierre

Citadins de demain est le premier volume de la deuxième trilogie composant le cycle de la Tour de garde.
Un premier volume qui nous promenait aux cotés de Nox, le commis d'épicerie au passé mythique, dans les rues de Gemina, la gigantesque capitale aux accents vénitiens. Un premier volume qui prenait le temps de s'installer avant de dérouler son intrigue à un rythme effréné au cours de la seconde partie du livre.
Ici, si la plume change, l'intrigue s'installe également peu à peu et des fils ténus se tissent entre les deux trilogies. Notre héroïne se révèle complexe, l'utopie parentale se confronte durement au principe de réalité et nous observons avec délectation Claire Duvivier complexifier sa trame autour d'un sous texte mâtiné de thématiques diablement réjouissantes (place de la femme, colonisation, philosophie politique etc.)

Pierre