Librairie Coiffard ..

Conseillé par (Libraire)
30 juin 2021

Conseillé par Stéphanie, Rémy, Étienne et Séléna

En lisant ce titre "L'America", un petit air bien connu chanté par Joe Dassin arrive jusqu'à nos lèvres. Mais "L'Amérique" du jeune sicilien Vittorio Bevilacqua n'est pas un rêve, c'est une cachette, la destination d'une fuite. Rien ne laissait présager que ce fils de pêcheur, dont le père a disparu en mer, et qui entretient du mieux qu'il peut sa mère et ses deux soeurs avec le produit de sa pêche, croise un jour le regard de la belle Ana, fille de Salvatore Fontarossa. Un amour innocent et sincère qui va être confronté de plein fouet à la haine du père de la jeune femme. Un père sans pitié à la tête de la mafia locale.
Le lecteur accompagne les personnages de 1902 à 1910 : Ana, restée au pays sous la coupe du père et Vitto dans sa fuite effrénée et dangereuse avec les sbires de Salvatore collés aux basques.
Quel souffle! On soupire, on se révolte avec Ana, on tremble, on espère pour Vitto. Michel Moutot est un raconteur d'histoires et un fin connaisseur de ce début de XXème siècle. Des eaux bleues de l'île de Marettimo à la Baie de Nushagak, les péripéties et rebondissements sont au rendez-vous dans un contexte social et historique précis. Une belle recette pour faire palpiter vos coeurs de lecteurs.
Ce livre a été sélectionné pour notre Prix du roman Coiffard 2020.

Le Livre de poche

7,90
Conseillé par (Libraire)
30 juin 2021

Conseillé par Agathe, Manon R, Séléna, Marion et Coralie

Nous sommes au XIXe siècle à la Salpêtrière : « Entre l'asile et la prison, on mettait à la Salpêtrière ce que Paris ne savait pas gérer : les malades et les femmes. ». Vous l'aurez compris, c'était alors le repère de toutes ces femmes considérées comme folles, internées souvent de force par leur famille, leur mari ou encore par la police, ces « hystériques » formaient une partie des rebuts de la société. Parce qu'elles effrayaient et étaient incomprises, ces femmes étaient vouées à une vie d'emprisonnement et de prétendus soins forcés. On y croise un certain Charcot et ses méthodes douteuses d'hypnose.
Plusieurs femmes dirigent le récit : Geneviève, une infirmière de longue date dont la foi en la science et en Charcot est inébranlable, la jeune Louise, abusée sexuellement par son oncle dont le corps traumatisé est secoué de violentes crises de convulsions et puis il y a Eugénie, tout juste internée de force par son père car elle lui a avoué avoir la faculté de voir et communiquer avec les fantômes. Avec cette dernière, le roman prend une véritable tournure surnaturelle, les frontières du réel sont minces et l'enjeu du roman tient justement sur cette faculté de remise en question de nos propres croyances. L'histoire de ces femmes est rythmée par l'avancée du bal de la mi-carême, une occasion à ne manquer sous aucun prétexte car considéré comme l’événement parisien de l'année ! Durant ce bal, les sains d'esprit se mêlent aux folles pour un joyeux mélange excentrique, afin de mieux se moquer de ces pauvres femmes. C'est à ne plus différencier qui est fou de qui ne l'est pas.

Une histoire magnifique dans un contexte historique plutôt inédit mené par des personnages féminins complexes : ce premier roman est une grande réussite.

Roman

J'ai Lu

7,20
Conseillé par (Libraire)
30 juin 2021

Conseillé par Agathe

Avec ce premier roman Victor Jestin, un tout jeune auteur nantais, frappe fort et de façon précise. Marquant les esprits à sa manière, ce texte se dévore et ne se lâche pas tant que l'on n'arrive pas jusqu'au bout.

Nous allons donc suivre un adolescent venu en vacances avec sa famille dans un camping du sud de la France, un adolescent quelque peu à la marge, mal dans sa peau et qui ne ressent pas ce besoin de se sociabiliser comme tous les autres jeunes de son âge.

Le roman s'ouvre par une nuit sur la plage, où le jeune se ballade et tombe nez à nez avec un autre adolescent en train de mourir sous ses yeux. Au lieu de lui venir en aide, le jeune ne sait pas ce qu'il lui prend mais sans bouger il va le regarder mourir puis après qu'il ait rendu son dernier souffle, va l'enterrer sur la plage. Après cela, il va rentrer dormir dans sa tente comme si de rien n'était.

Le reste du roman se déroule entièrement le lendemain de son action malsaine. Toute la journée, le jeune adolescent sera tiraillé entre le stress de se faire prendre et l'excitation d'avoir fait quelque chose d'illégal. Le livre porte bien son nom car le narrateur est écrasé par cette chaleur ambiante de vacances. C'est pesant, il y a comme une sorte de bulle autour du narrateur et du lecteur, dans laquelle règne la musique trop forte du camping et la moiteur de la météo. Il y a aussi la pression dont tout adolescent est victime lorsqu'il part en vacances : celle de «conclure». La pression sexuelle est donc tout aussi présente que l’appréhension dans ce roman. Le narrateur suffoque et le lecteur aussi.

À l'image d’un élastique tendu mais qui ne se casse jamais, ce roman ne laisse vraiment pas indifférent.

Conseillé par (Libraire)
30 juin 2021

Conseillé par Stéphanie, Coralie, Marion et Caroline

Certaines vies sont parfois bousculées, bouleversées à jamais par des drames. Tout un pan de la littérature aujourd'hui propose des histoires de bonheur facile, un peu naïves mais qui remportent de toute évidence un franc succès. Mais est-ce le rôle de la littérature de tromper son lecteur? Non. La vie n'est pas un droit chemin. Oui. La mort frappe. Et parfois même ce sont les plus forts qui sont frappés. Et pour autant? N'y aurait-il pas moyen de regarder les choses en face, même les plus insupportables et de les affronter avec humour, avec une appétence pour la joie et pour la vie?
Il est souvent question de Capra dans le roman de Thibault Bérard. Et bien l'histoire de Théo et Sarah résonne avec cette petite musique là. Sans se voiler la face, une femme, un homme et tous ceux qui les aiment vont affronter la peur. Et si la mort gagne, c'est l'amour qui triomphe!

Conseillé par (Libraire)
25 juin 2021

Conseillé par Coralie, Étienne et Léa

Années 60 en Caroline du Nord. Kya grandit dans les marais entourant la petite ville de Barkley Cove. Seule et abandonnée tour à tour par ses frères et sa mère, elle grandira en partie à l'ombre de son père. Leurs passages en ville ne passent pas inaperçus, tout le monde les fuit. Ils sont les seuls à habiter le marais et ont mauvaise réputation.
Lorsque son père disparait à son tour, Kya va tenter de prendre sa vie en main. Peu à peu, son quotidien s'organise, elle pêche et vend ce qu'elle trouve à Jumping, un vieux Noir qui tient une pompe à essence dans la marina. Elle vit de dons, de farine de gruau et de ce que veut bien lui donner ce marais.
Dans ce quotidien morne et répétitif, Tate va être son sauveur. Il dépose sur une souche des plumes d'oiseaux pour sa collection et l'apprivoise.
Ce jeune homme va lui apprendre à lire. Dès lors, elle va se renseigner sur tout ce qui a trait à la vie du marais : arbres, piafs qu'elle aime tant, champignons, etc.
Elle observe tout, lit, retient et s'imprègne autrement de ce lieu qui l'abrite et la sauve.
Mais Tate, comme ses frères et ses parents, va partir à son tour.
A nouveau seule, abandonnée, déçue, elle continuera à explorer son marais, avec l'envie de ne plus jamais se laisser approcher, pour ne plus jamais être déçue.
Cependant, elle va se laisser séduire, apprivoiser par celui qui lui promet une vie différente. Mais un jour, l'irréparable se produit. Saura-t-elle s'en sortir malgré les a-priori des habitants de la ville, malgré son côté sauvage et solitaire ? Qui seront ses alliés dans ce grand chambardement ?

Delia Owens est une conteuse hors pair. Une voix qui fait ressentir la douceur au-delà des colères, une voix puissante et vraie.
"Là où chantent les écrevisses" n'est pas sans rappeler le très beau et inoubliable "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" d'Harper Lee, un roman d'apprentissage fort.