Les rapports absolus

Cette suite de dix courts récits est en grande partie une métaphysique de l'amour : «L'amour n'est pas qu'échange, il est sacrificiel... Le circuit de toute vie maritale est un luxe d'une insoutenable négligence. Que peut bien me faire, dès lors, celle qui, sans éclat, me regarde ? ou m'accompagne, comme on dit, dans mes pensées, dans mon avidité, dans mon pathétique ? Celle qui me demande à boire, à l'aimer, à rencontrer mes amis, à vivre nue, à partir pour la mer, à faire un feu, à l'éteindre, qui calcule mon argent, qui m'en apporte ?... Il faut croire, n'est-ce pas, qu'elle est vraiment ce qu'elle dit. Elle parle du sens de sa vie. Alors que le sens de la mienne, évidemment, est celui d'être
coupé de ce qui me décide à inventer d'autres rapports avec le monde.» L'on peut ajouter, dit l'auteur, qu'en dépit des proclamations de l'époque (intellectualistes et moralistes) qui dénoncent rentablement l'absurdité de l'existence humaine, c'est ici (et ici-bas) la recherche
d'un sens qui prévaut.