Vladimir Jankélévitch, une philosophie de charme
EAN13
9782845782068
Éditeur
Manucius
Date de publication
Collection
Le Philosophe
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Vladimir Jankélévitch, une philosophie de charme

Manucius

Le Philosophe

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Il s’agit ici de retrouver le « fil d’or » qui traverse l’œuvre de Vladimir
Jankélévitch, et qui unit des domaines aussi divers que la métaphysique, la
morale et la musique. Suivant le chemin qui a mené Jankélévitch au cœur de
l’œuvre de Bergson, de Schelling et de Simmel, Joëlle Hansel part de
l’intuition initiale et centrale dont jaillit sa philosophie : l’ipséité,
l’unicité et la singularité absolue de la personne humaine envisagée
temporellement, non dans la durée bergsonienne, mais dans l’instant. Cette
défense de l’ipséité, de la personne unique et irremplaçable, est aussi le
trait d’union qui relie indissolublement les « écrits philosophiques » de
Jankélévitch et ceux où il traite de « l’être juif » en s’engageant sans
réserve dans la lutte contre la prescription de « l’imprescriptible » et
l’oubli de la Shoah. Orfèvre du paradoxe, Jankélévitch en a fait une « manière
» de philosopher : la paradoxologie. Il traite des « choses premières » –
l’instant, l’amour, la liberté, Dieu, la mort – en respectant ce qui, en
elles, est ineffable ou indicible – ce « je-ne-sais-quoi » et ce « presque-
rien » qui est tout. Dans le même esprit, Joëlle Hansel explore le paradoxe ou
la tension qui anime l’œuvre de Jankélévitch : le contraste entre la nostalgie
que suscite l’irréversibilité du temps, le souvenir d’un passé
irrémédiablement enfui, et l’impératif inconditionnel qui prescrit de décider
et d’agir, de faire le Bien « ici et maintenant » et « sans délai ». La
précellence que Jankélévitch donne au Faire sur l’Être fait de lui l’un des
plus grands métaphysiciens et moralistes de notre temps. En pensant toutes
choses «temporellement», en donnant le primat à l’altérité ou à l’ipséité
d’autrui, il rejoint les préoccupations de ses contemporains, Emmanuel
Levinas, Jean Wahl, Gabriel Marcel, Martin Buber et Paul-Louis Landsberg. La
lecture de son œuvre n’est pas un exercice purement intellectuel, mais une «
réforme intérieure ». Elle ouvre la voie à un « idéalisme nouveau » qui donne
ses droits au « charme » – à l’intangible, l’ineffable et l’indicible – sans
renoncer pour autant au travail de la pensée rationnelle, à une philosophie
qui invite à approfondir ce que nous savions déjà, en le regardant tout
autrement.
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