Edith Wharton, L'objet et ses fictions
EAN13
9782753546073
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
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Langue
français
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Edith Wharton

L'objet et ses fictions

Presses universitaires de Rennes

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Quel regard sommes-nous aujourd’hui à même de porter sur la fiction romanesque
d’Edith Wharton (1862-1937), trop souvent peut-être rangée sous l’étiquette «
esthétique et beaux chapeaux » ? Cette œuvre témoin d’une fin de siècle encore
marquée par un certain idéal du beau, du bon, du vrai, et déjà à l’écoute des
trépidations du XXe siècle naissant est une pierre angulaire de la littérature
américaine. Située aux avant-postes de la modernité, comme à la charnière de
deux cultures (américaine et européenne), elle tente de garder intacte l’image
d’un monde qui disparaît tout en inscrivant avec lucidité et esprit le fruit
d’une méditation sur le sujet humain, ses entreprises et ses productions,
notamment la création artistique. Dans trois de ses romans, Chez les heureux
du monde (1905), Les Beaux Mariages (1913) et Le Temps de l’innocence (1920),
Edith Wharton s’interroge sur la place de l’objet dans la nouvelle économie
des savoirs et le libéralisme de son Amérique appelés tous deux à se heurter
aux apories idéologiques du début du XXe siècle. Son œuvre de facture
classique considère la dimension d’affect qui s’installe entre tout sujet et
son objet de désir, que ce dernier appartienne à l’univers domestique (objet
de consommation, de décoration), à celui de l’art (littérature, arts
plastiques et visuels, architecture, musique), ou à la relation amoureuse.
Edith Wharton place au cœur de son œuvre nostalgique dont les pastels et
autres couleurs légèrement surannées ne sont pas le moindre charme, une
dialectique subtile entre l’identité féminine, la relation esthétique et
l’objet du désir humain dans une société dominée par les semblants sociaux et
culturels. Elle nous invite à repenser l’art non seulement à travers les
objets qui s’échangent, se consomment et réjouissent notre regard, mais aussi
en fonction du lien social qu’il est appelé à créer, des affects qu’il
suscite, de l’éthique qu’il soutient. Enfin, elle nous rappelle l’évidence :
l’art est autant ce qui donne à voir que ce qui se donne à voir.
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