• Conseillé par
    22 juin 2015

    un roman d'aventures au Vatican

    Intrigues politiques et luttes de pouvoir, le Vatican n’y échappe pas ! Un état comme un autre au cœur des manigances et autres trahisons, du mensonge récurrent et de la possibilité de se débarrasser rapidement de ceux qui posent trop de questions. Voici le décor de ce roman superbe, écrit avec beaucoup d’enthousiasme mais également d’érudition. Premier d’une série de trois (les secrets du Vatican) pour un auteur portugais talentueux, hélas décédé en mars 2015 à l’âge de 39 ans. Le dernier pape séduit par son écriture alerte mais également par la qualité de l’intrigue sur fond historique parfaitement bien illustré.


  • Conseillé par
    31 mars 2015

    Un James Bond pontifical...

    Quelle aventure ! La première réflexion qui me vient à la lecture du Dernier Pape est qu'il n'est pas nécessaire de mêler la religion au scénario pour impliquer le Vatican dans une histoire de gangstérisme et de trafics financiers. Et pas réellement besoin d'imagination, quasiment tous les protagonistes du livre ont existé et ont trainé une singulière odeur de soufre et de corruption. Une sorte de Da Vinci Code intelligent et utile...

    Un gang de cardinaux qui bute le boss pour couvrir ses immondes forfaits, couverts par la CIA et par de puissants membres de différents gouvernements de par le monde, ça vous semble incroyable ? Lisez Le Dernier Pape et cherchez un peu sur Google, c'est édifiant mais pas forcément réconfortant. Entre les suicides fortement assistés, les exécutions sommaires et la manipulations des Brigades Rouges et autres terroristes, Rocha tient là une solide brochette d'énergumènes qui n'a rien à envier à Al Capone et consorts, les mythiques gangsters paraissant même un peu fades...

    Ce roman est une somme avec un objectif démesuré : narrer toutes les magouilles, crimes, assassinats et détournements de la tristement célèbre loge P2. Cette loge maçonnique secrète a servi de gouvernement bis à l'Italie pendant des années, infiltrée jusqu'au plus haut sommet de l'état, des services secrets et du clergé avec l'appui et la logistique de la CIA. Avec des membres comme Berlusconi ou Roberto Calvi, retrouvé pendu sous un pont de Londres...

    Un odeur de James Bond ! Les rebondissements de l'ultime seconde sortent toujours opportunément pour débloquer des issues ne pouvant être que fatales. Il y a systématiquement une dernière carte, cachée, qui surgit pour relancer un récit qui démarre sur les chapeaux de roues et faiblit pas durant près de 500 pages...et ce n'est que le premier volume ! Bien sûr il y a des invraisemblances, des coups de théâtre abracadabrantesques et du fil blanc, gros comme de la corde, coud certains passages, et alors ? Luis Miguel Rocha a une histoire bien compliquée à nous narrer, un imbroglio politico-financier international qui s'étend sur des dizaines d'années et c'est encore sous cette forme de roman aventures/espionnage que celle-ci passe le mieux pour peu que le lecteur se laisse embarquer, ce qui n'est absolument pas difficile ici

    Un style particulier, de conteur, prenant le lecteur en aparté, créant une connivence et mettant en confiance, relançant l'attention quand elle pourrait être happée par l'action plutôt que par l'incroyable récit. Les dernières heures de Jean-Paul 1er et les débuts des mésaventures de Sarah se mêlent en chapitres alternés à dix-huit ans de distance et les éléments réels de l'intrigue sont habilement intégrés dans l'histoire par des dialogues comme celui présenté ici en extrait.

    Le dernier pape est un vrai grand roman d'aventures qui devrait, à mon avis, pas mal trainer sur les plages cet été. Un de ces livres qui tout en distrayant par un scénario captivant, éduque en livrant les éléments d'une somme de magouilles inimaginables. Pas mal d'avoir ce son de cloche sur ceux qui se présentent comme des références morales et se permettent de s'indigner parce qu'une gamine, victime de viol, se fait avorter. Parce que si les coupables avérés des malversations financières n'ont jamais été inquiétés, ceux qui ne trempaient pas dans la combine ne les ont jamais dénoncés non plus, l'omerta règne autant au Vatican qu'à Palerme ou à Naples, hypocrisie en plus...

    Suite de la chronique sur Quatre Sans Quatre (