Alex-Mot-à-Mots

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Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

Mariée à un pervers narcissique

Max Milo

18,00
Conseillé par
17 février 2014

Pathologie psychiatrique, témoignage

L'auteur nous parle de son histoire douloureuse, jeune femme mariée, comme l'indique le titre, à un pervers narcissique.
Son récit est bien mené, qui explique et illustre avec son histoire, les différentes étapes de l'emprise d'un homme narcissique d'abord, puis violent sur Marianne.
De l'emprise psychologique, il passe peu à peu à l'emprise physique et à la menace. Ce qui l'a sauvé, c'est d'avoir un métier dans lequel elle s'épanouissait, et une famille.
Il y a quelques années, j'avais pris en cours de route un reportage à la télévision qui expliquait de tels comportements. Et cela m'avait passionné. Il y a quelques mois, c'est un reportage radiophonique qui apportait des témoignages de victimes. Peu à peu, le voile se lève sur ces comportements qui mettent en danger les femmes et leurs enfants.

L'auteur déplore toutefois que la justice ne prenne pas en compte ces déviances, faute de formation et de temps.
La reconstruction est toujours très longue : après 10 ans de vie commune, il aura fallu à Marianne plus de 20 ans pour ne plus avoir peur.
Un témoignage indispensable et qui apporte en fin de volume un décryptage point par point du caractère du "pervers narcissique". (A ce propos, je me demande si il n'y en a pas une dans mon équipe au boulot.....)
L'image que je retiendrai :
Celle de Jean, le fils aîné de Marianne qui, en "vacances" chez son père, revient chez sa mère sans la prévenir et se pause devant la télé. Son père l'avait puni derrière la porte encore une fois. Sauf qu'à 15 ans, il avait pris le métro pour rentrer chez sa mère...
Une citation de la sociologue Evelyne Sullerot, citée en fin de volume :
"Les hommes s'occupent de leurs enfants quand ils le peuvent, les femmes quand il le faut".

Conseillé par
17 février 2014

Famille, humour

J'ai passé un agréable moment, parfois drôles, en compagnie de Marie-Laure / Victoria qui cherche la Voie royale. Car, suivant les situations, Victoria reprend son prénom de naissance ou s'en invente un autre. Affublé de son chat Roland, elle attend la Voie royale, dont je me demande encore en quoi elle consiste....
Une tranche de vie rigolote au milieu de personnages intéressants et débrouillards (ou pas du tout).
Une fable moderne sur une famille recomposée à l'emporte-pièce, très BO-BO.
Pas sûr qu'il m'en reste quelques souvenirs dans quelques mois, mais je n'ai pas boudé mon plaisir.
L'image que je retiendrai : Celle du cabinet de voyance de Victoria installé devant le Trou.
Une citation : "Constatant qu'il suffit de deux nuits blanches pour devenir haineux, songeant au mérite de insomniaques, elle achève de s'habiller entre le préfabriqué et les toilettes" (p.166)

Carnet de guerre dun poilu (Août, septembre 1914)

Seuil Jeunesse

16,90
Conseillé par
17 février 2014

Guerre mondiale, 1914-1918, bande dessinée

Quel heureux hasard que ce document nous soit parvenu, la vie de celui qui n'est pas encore un Poilu, depuis son ordre de mobilisation.
On suit ainsi les étapes de son arrivée sur le front. Arrivée lente et douce. Puis c'est l'horreur des combats.
Un dessin sobre, en beige et noir, comme griffonné.
Mais tout de même, Monsieur Barroux, que ces nez sont gênants.
L'image que je retiendrai :
Celle du chaos des combats. Une image toute noire, ou presque.

20,00
Conseillé par
17 février 2014

Guerre, Liban

Après "Mon traître" et "Retour à Killybegs", qui ne m'avaient pas convaincu, et parce que ce roman-ci a été Prix Goncourt des lycéens, je me frotte de nouveau au style de Monsieur Chalandon.
Et j'ai l'impression de lire de nouveau le même roman : un jeune français, en mal de rébellion, part faire la guerre dans un autre pays. Après "mon traitre", le personnage principal a "mon druze". Agaçant, et liberticide !
Cette fois-ci, le personnage principal prend réellement part à la guerre du Liban, au détriment de sa famille.
Je ne me suis donc pas reconnue dans ce personnage qui, au départ, joue le Chœur, et qui, au final, se retrouve à jouer Antigone.

Quel changement de point de vue, et pourquoi ce revirement ?!
Alors certes, j'ai appris pas mal de choses sur l'écriture de la pièce "Antigone" en elle-même, ainsi que sur la guerre du Liban (pauvre pays....) Mais cela n'a pas suffit à mon plaisir de lecture.
Une émotion, tout de même, lors de la description du camp de Chatila, le lendemain matin après le massacre.
L'image que je retiendrai (attention spoiler) :
Celle d'Antigone, pardon, Imane, morte à Chatila.....
La citation :
"Et puis il a tiré. Deux coups. Un troisième, juste après. (...) Il a tiré sur la ville, sur le souffle du vent. Il a tiré sur les lueurs d'espoir, sur la tristesse des hommes. Il a tiré sur moi, sur nous tous. Il a tiré sur l'or du soir qui tombe, le bouquet de houx vert et les bruyères en fleur." p.160.

La main de joseph castorp

Viviane Hamy

19,00
Conseillé par
3 février 2014

Arts, Portugal

J'ai d'abord cru qu'il s'agissait de nouvelles sans rapport entre elles sur les trois premiers chapitres. Et puis non, les liens se tissent, peu à peu, entre les personnages. Le lecteur est mis à contribution, fortement.
Des liens pas toujours évidents, l'auteur nous baladant d'un personnage à l'autre au gré des chapitres qui défilent.
C'est ce qui m'a gêné : qu'il n'y ait pas de réel fil conducteur entre les histoires de vies, pas d'explications sur les attitudes de chacun.
En revanche, j'ai beaucoup aimé la partie sur le tableau de Bruegel dont une jeune fille peint un détail. J'ai senti, dans ces pages, une vraie émotion.

Bon, la révélation partielle, dans les toutes dernières pages du roman, sur le titre ne m'a pas convaincu et n'a rien éclairé du tout.
Un roman-puzzle tant dans la forme que dans le fond, l'auteur partant sur plusieurs personnages et pistes sans les exploiter jusqu'au bout, et s'essayant à divers styles au cours des pages.
J'en déduis que la littérature ibérique m'est quelque peu hermétique.
L'image que je retiendrai :
Celle du détail du tableau de Bruegel, une jeune fille à qui il manque une jambe, avec un bandeau bleu. Une vraie émotion artistique.