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15 avril 2013

Quelle empoisonneuse !

Après _le Montespan_, le formidable_ Mangez le si vous voulez_ et le plus récent _Charly 9_, Jean Teulé , avec _Fleur de tonnerre _qui vient de paraître, retrace l’incroyable destin d’Hélène Jégado, empoisonneuse,  qui a tué des dizaines de ses contemporains sans aucune raison apparente. Heléne Jegado née en 1803 en Bretagne fut bercée dès son plus jeune âge par les contes et les légendes celtes dont celle de l’Ankou, l’incarnation de la mort, est la plus connue. Elle commit son premier crime à l’âge de  sept ans  en assaisonnant  de graines de belladone mortelles la bouillie de blé noir de sa mère.  Débute alors son parcours funeste : sillonnant la Bretagne, elle va éliminer sans distinction tous ceux qui accueillaient à bras ouverts cette " excellente cuisinière " : hommes, femmes, enfants. Lors de son procès, en 1852, elle sera accusée du meurtre de plus de trente personnes !

Au fil du récit, on découvre une personnalité froide, manipulatrice, dénuée de toute morale, à laquelle on a du mal à s’attacher, d’autant plus que ses crimes ne sont justifiés par rien sinon qu'elle se prenait pour l’incarnation de l’Ankou ; une justification qui nous laisse un peu sur notre faim… Il n’empêche qu’une nouvelle fois Jean Teulé  s'approprie l'Histoire pour en faire de petites histoires plus incroyables les unes que les autres qu'il raconte avec beaucoup d’humour et qu'on lit avec délectation !

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Une enquête de l'inspecteur Harry Hole

Folio

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15 avril 2013

Jo Nesbo, le nouveau Stieg Larsson ?

Il faudra qu'un jour un psychologue s'interroge sur les relations complexes qu'entretiennent les auteurs de romans policiers scandinaves avec leur héros. Le Suédois Henning Mankell avec Kurt Wallander, comme l'islandais Arnaldur Indridason avec Elendur Sveinsson ou le Norvégien Jo Nesbo avec Harry Hole, se sont habitués à pousser les curseurs au maximum. A côté du quotidien qu'ils décrivent, celui de l'Américain Harry Bosch (Michael Connelly) ou du britannique Jack Caffery (Mo Hayder) est un chemin verdoyant bordé de roses. A la longue, la cohabitation peut alors s'avérer usante. Parfois jusqu'à la cassure...

Addiction à l'alcool, tentation pour les drogues, instabilité sentimentale chronique, l'existence de Harry Hole est d'autant plus chargée de handicaps que son pays natal semble ravagé par la déliquescence sociale. Sans doute le regard de son créateur noircit-il particulièrement la réalité. Mais sous ces latitudes, quel que soit l'auteur, les effets de la mondialisation virent au cauchemar sans fin. Comme si chaque polar venu du froid nourrissait la nostalgie d'un Eden perdu, sans la moindre note d'espoir.

Dans " Fantôme ", neuvième enquête de la série, un Harry Hole mal cicatrisé de sa rencontre avec " Le Léopard " retrouve son Oslo natal pour tenter de se reconstruire. Viré de la police, il découvre une ville où les trafiquants semblent avoir rebattu les cartes. Mis sur la piste du meurtre de l'un d'eux, renouant au passage avec son ex (voir " Le Bonhomme de neige "), il met au jour un complot où trouvent leur compte la politique locale, la hiérarchie policière et un mystérieux truand russe sans visage, le fameux " Fantôme ".

Moins sanglante que la précédente, cette enquête n'en mène pas moins Harry Hole droit dans le mur. Trop seul et trop usé pour tout encaisser. La lumière qui l'anime vacille à mesure qu'il passe d'un salaud à un lâche, d'un traitre à un assassin. L'auteur fait d'Oslo une cousine de la Baltimore de " The Wire ". Corruption, racisme et drogue à tous les étages. Les chiffres de ventes  et l'intérêt que lui porte le cinéma lui donnent raison. La presse US a même fait de lui le nouveau Stieg Larsson... L'attente et la pression sont fortes. Jo Nesbo y répond en invoquant ses propres démons, quitte à sacrifier le personnage qui lui a valu la fidélité du public.

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15 avril 2013

Le vœu d'Esclarmonde

Si vous rêvez d’un vrai dépaysement, si vous êtes fatigués de cette époque où le matériel a mis K.O. le spirituel et où Internet a bouleversé la notion de temps, alors plongez-vous dans le merveilleux (au sens propre comme au figuré) roman de Carole Martinez, « Du Domaine des murmures ». Elle situe son histoire en 1187, au bord de la vallée de la Loue. Esclarmonde a décidé qu’elle n’épouserait pas Lothaire et demande à son père de respecter son vœu : être enfermée, jusqu’à sa mort, dans une cellule pourvue d’une minuscule brèche, par laquelle on lui passera ses repas. Mais Esclarmonde est loin d’imaginer ce que sa décision va engendrer de catastrophes et de cataclysmes. Par sa seule volonté, son seul charisme, elle expédie son père en croisade ainsi qu’une bonne partie de la population de son domaine. Et sa prison devient surtout un lieu de recueillement pour les pèlerins qui arrivent des quatre coins de la France lui confesser leurs péchés. Ce roman-là mêle les morts aux vivants, les premiers venant parfois se venger des seconds. Pendant toutes ces années, où Esclarmonde va voir la vie défiler sous ses yeux, elle aura le temps de regretter son choix. Cependant, une fois les vœux prononcés, seul le pape peut les défaire, mais du Doubs au Vatican, la route est très longue et surtout semée d’embûches. Avec ce « Domaine des murmures », Carole Martinez renouvelle le genre historique et impose son rythme à ce roman qui vous surprendra autant qu’il vous charmera. Comme il a séduit les lycéens qui lui ont donné leur prix Goncourt en  2011.

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13 avril 2013

Quelle épopée !

Non. On ne vous racontera pas pourquoi dans un petit village du Banat, en Roumanie, le pope garde des os dans sa cave et passe ses journées à reconstituer des squelettes. Pas plus qu’on ne vous dira pourquoi Jacob Obertin a eu deux naissances, ni pourquoi son ancêtre, Caspar, a choisi de transformer le début de son nom de famille, ni comment Jakob avec un « k », le père de Jacob avec un « c », s’est débrouillé pour épouser la fille Obertin et porter son nom prestigieux. Non, on ne vous racontera pas les légendes de Ramina, dernière survivante de la colline aux Tziganes jusqu’à ce que les nazis passent dans le coin. On ne vous racontera pas non plus l’histoire de la jolie Katica, que Jacob ne pouvait pas épouser parce qu’elle était serbe et lui souabe. Enfin, pas tout à fait souabe. Plutôt un descendant d’immigrés lorrains qui se faisaient passer pour des Souabes, ce qu’il lui attire d’ailleurs quelques problèmes à l’arrivée des troupes soviétiques dans la région. Non, on ne vous dira rien de tout cela, parce qu’on ne saura jamais raconter aussi bien que Catalin Dorian Florescu.

L’auteur est né à Timisoara en 1968 et sa famille a fui la Roumanie en 1982. Depuis, il vit à Zurich et c’est en allemand qu’il a écrit cette extraordinaire épopée. En près de quatre cents pages, Catalin Dorian Florescu retrace tambour battant le destin d’une famille qui n’a d’identité que dans la migration, et dresse le portrait d’une région constituée d’une mosaïque de populations qui cohabitent dans un équilibre précaire mais, malmenées par l’Histoire, peuvent en arriver à se détester, se dénoncer, s’entretuer. Au centre de tout cela : l’histoire des roumains germanophones.

De la Lorraine à la Roumanie, depuis la guerre de Trente ans jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, le lecteur n’a pas une minute de répit, plongé dans cette hallucinante fresque peuplée de personnages hauts en couleurs, bandits de grands chemins ou paysans, petites gens que l’auteur sort de l’anonymat pour se faire le scribe de leurs incroyable destinée. On est tour à tour dans la légende, le conte, l’épopée ou le récit historique, qu’importe. Il faut bien ce mélange des genres pour approcher au plus près l’invraisemblable -parce qu’il ne fait pas partie de l’histoire officielle- l’invraisemblable quotidien de cette population. Drôle et folklorique, certes, le roman peut aussi être poignant, à cause des horreurs de la guerre bien sûr, mais aussi parce qu’il ne cache pas la dureté de ces gens dont l’ingéniosité nécessaire à la survie peut parfois se transformer en violence inhumaine, quand le père est prêt à trahir son propre fils.

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Mes 300 meilleures recettes

Éditions Ducasse

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13 avril 2013

Une somme !

Julie Andrieu fait souffler un grand coup de jeune sur les livres de cuisine. Elle propose ses 300 meilleures recettes charmeuses, bluffantes, les tours de main appris auprès des chefs, les inspirations culinaires glanées au cours de ses voyage . Le résultat est tout à fait différent d’une encyclopédie classique car beaucoup plus personnel, comme un carnet intime. Tour à tour créative, amoureuse, champêtre, paresseuse, elle transmet avec passion tout son savoir-faire et réussit à démoder les livres de référence .

Quelques reproches cependant : la maquette est vraiment brouillonne et a-t-on besoin de toutes ces photos de Julie (Julie à la campagne, Julie en pique- nique, Julie nous regarde amoureusement… ) même si elle est ravissante ?

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