Madelaine avant l'aube

Sandrine Collette

JC Lattès

  • Conseillé par (Libraire)
    23 août 2024

    Ambre et Aelis sont jumelles, elles ont toujours connu ce pays austère où les paysans survivent sous le joug du baron local. Lorsqu'une fillette sauvage et à moitié morte de faim arrive dans le hameau, la vieille herboriste la confie aux jumelles et à leurs maris.
    Madelaine sera la fille qu'elles n'ont pas eue, à moins qu'elle ne soit leur perte...
    Sandrine Collette décrit une terre aussi rude que les gens qui l'habitent dans un style viscéral, magistral !


  • Conseillé par
    30 juillet 2024

    Commérages et solidarité

    Les Montées est un hameau isolé où les habitants travaillent péniblement la terre des maîtres. La famille de Rose, l’Ancienne et mémoire du village, adopte la jeune sauvageonne Madelaine venue des bois.
    L’auteur plante un décor lugubre et désespérant : le fleuve Basilic, les chevaux, les chiens qui aboient, des hommes et des femmes soudés mais épuisés, subissant l’isolement, le gel, la sécheresse, les orages et la faim ; tels des gueux résignés malgré leur rancœur. « Ils ont choisi le silence pour être vivant ».
    Tous les personnages sont criants de vérité dans cet abîme qu’est leur existence. Seule Madelaine se rebelle contre leurs habitudes ; fière et explosive, habile et résistante, elle grandit comme une anomalie parmi eux.
    Sandrine Collette excelle à confronter l’homme à la nature et bousculer les relations humaines. Son écriture est magnifique et nous offre une conclusion véritablement aboutie.
    L’image du cheval, chère à son cœur, ouvre et clôt son récit.
    « Juste s’entendre, se deviner, et ces mots toujours qui ne se disent pas même si moi je les sens courir dans mon dos et frissonner sur mes lèvres… »
    « Il y a des univers qui sont incapables de bouger »
    « La douleur d’Ambre se taie, tapie à l’intérieur ; les chairs stériles se cachent pour pleurer »

    « Quand un enfant naît qui ressemble au Fils, la famille ferme sa bouche et tue le nourrisson la nuit d’après. »