Analphabète

Mick Kitson

Anne-Marie Métailié

  • Conseillé par
    29 janvier 2021

    Roman qui déroute dans ses premières pages, car l'auteur décide de présenter tous les intervenants dans de courts chapitres à eux consacrés, ce qui me perd un peu. Il me faut un peu de temps pour tout bien saisir et dès que c'est fait, je ne peux plus en décrocher. Un ressort quasi policier : les arnaques de Mary, son fils qui la recherche ainsi que les flics de divers endroits. Il est écrit en quatrième de couverture que c'est "un roman drôle, puissant et lumineux " et j'opine.

    Drôle parce que certains personnages le sont dans leurs remarques, leurs attitudes ou parce qu'au détour d'une phrase, d'un paragraphe surgit une incongruité : "Quand j'ai vu Tony, je n'avais jamais rien vu d'aussi beau. Il était bête. Et gentil. Et il avait une bite énorme. Il avait vingt ans et moi dix-sept." (p.16)

    Puissant parce que dans une style simple et direct, Mick Kitson parle de la misère, de la pauvreté, des gens sans qualifications qui peinent à trouver du travail et à vivre, de la vie loin des grandes métropoles. Il aborde également la marginalité, l'abandon et le désir de connaître ses parents lorsqu'iceux n'ont pas pu élever leur enfant. Il ne juge pas, ne qualifie jamais Mary de mauvaise mère. Il raconte sa vie qui l'a empêchée d'être mère.

    Lumineux parce qu'il est écrit simplement et parfois légèrement, ce qui donne de l'espoir là où il aurait pu faire un roman plombant. Malgré leurs vies difficiles, ses personnages sont beaux et généreux. Humains avec leurs failles, leurs peurs et beaucoup de sympathie envers leurs semblables. Une très jolie manière de commencer l'année 2021.