Une famille presque normale

M. T. Edvardsson

Sonatine éditions

  • Conseillé par
    4 novembre 2019

    Une lecture différente et très plaisante.

    En commençant 𝙐𝙣𝙚 𝙁𝙖𝙢𝙞𝙡𝙡𝙚 𝙋𝙧𝙚𝙨𝙦𝙪𝙚 𝙉𝙤𝙧𝙢𝙖𝙡𝙚, de 𝙈. 𝙏. 𝙀𝙙𝙫𝙖𝙧𝙙𝙨𝙨𝙤𝙣, ne vous attendez pas à lire un simple thriller ou un polar, car si c’est votre seule attente, elle serait déçue, et ce roman a tant de qualités que ce serait dommage de ne pas le lire pour ce qu’il est : un roman sociétal, sûrement un roman noir, mais surtout et avant tout un roman humain.

    Adam Sandell, pasteur, et sa femme, Ulrika, avocate, ont une fille de 19 ans, Stella, au caractère plutôt difficile.
    Ils ont tout de la famille respectée, et respectable.
    De la famille parfaite même.

    Sauf qu’aucune famille n’est réellement parfaite, nous le savons tous. Même si nous espérons tous que la nôtre fasse exception.
    Ou tout du moins qu’elle donne mieux le change que les autres...

    Les Sandell, eux, vont voir cet espoir exploser en plein vol lorsque leur fille est accusée du meurtre d’un homme d’affaires.
    Alors, à tour de rôle, ces trois là vont nous raconter, nous expliquer leur vie. Leur passé et leurs secrets. Mais aussi les doutes, les certitudes, les chagrins, les colères et les espoirs.
    Tout ce à quoi ils ne veulent renoncer et tout ce qu’ils sont prêts à sacrifier...

    Et le lecteur les suit, les écoute. Les croit, parfois, et doute, souvent.
    Père, mère et fille. Une seule famille, mais trois versions.
    Et le lecteur continue. Il veut comprendre. Il veut savoir.
    Il aura un peu plus de 530 pages pour y parvenir. Et s’en souvenir.

    Qui serions-nous dans cette histoire ? Quelle « version » de cette famille est la plus proche de la nôtre ? Quelle réaction aurions-nous pu avoir si nous étions les Sandell ?

    Les personnages sont bien campés, et , si tous n’attirent pas forcément la sympathie ou l’empathie, c’est justement parce qu’ils sont à l’image de ceux que nous pourrions croiser chaque jour dans nos vies, voire dans nos propres familles.

    Et puis, parce qu’il ne faut pas oublier cette question, Stella est-elle coupable ?

    Un roman à la croisée de la littérature noire et de la littérature blanche.
    Une lecture pendant laquelle on ne s’ennuie pas une minute et qui donne à réfléchir, et ce n’en est que plus plaisant.