Mon traître

Sorj Chalandon

Rue de Sèvres

  • Conseillé par
    16 avril 2018

    Antoine, luthier à Paris fait un jour de 1977 la connaissance de Tyrone Meehan alors qu'il est à Belfast pour visiter des amis. Tyrone, c'est une figure de l'IRA. Antoine et lui deviennent amis et Antoine soutient comme il le peut la cause des Irlandais catholiques. 2006, la presse dévoile qu'un traître officiait au sein de l'IRA pour le compte des Anglais, et le nom sort, c'est Tyrone. Antoine est effondré et cherche à comprendre.

    Cette bande dessinée est évidemment tirée du roman de Sorj Chalandon, Mon traître qui raconte cette histoire, celle de l'auteur, lorsqu'il fut confronté à la trahison de son ami irlandais. En préface de la BD, Sorj Chalandon dit qu'après avoir rencontré Pierre Alary et vu son travail, il lui avait laissé carte blanche quant à l'adaptation de son livre, et il a bien fait, le résultat est plus que convaincant, il est excellent. J'ai retrouvé l'ambiance, les personnages du roman, certes, je n'ai pas vu le style de l'écrivain qui m'avait tant plu, mais le dessin de Pierre Alary, s'il ne le remplace pas, est un style différent, qui m'a ravi. Les traits, les cases pas surchargées, les couleurs, tout me plaît. Et aussi la manière de raconter cette histoire, avec des pages reprenant des extraits de l’interrogatoire de Tyrone Meehan par l'IRA.

    D'un bon voire excellent livre, il n'est pas toujours facile de tirer une bonne adaptation dessinée ou filmée, là, franchement, rien à dire, cette bande dessinée plaira aux nombreux lecteurs qui ont aimé Mon traître et aux autres qui ne l'ont pas lu et qui, par le biais de cet album revivront les moments douloureux et violents de l'Irlande face à l'Angleterre. Bobby Sands y est largement mentionné, Margaret Thatcher et son inflexibilité qui a préféré le laisser mourir, lui et d'autres grévistes de la faim, en prison plutôt que de négocier. Ce fut un combat pour la liberté et l'égalité, mené par des hommes avec leurs forces et leurs faiblesses. Ce que montrait bien le roman. Ce que montre bien la bande dessinée.