Le bon larron, roman

Hannah Tinti

Gallimard

  • Conseillé par
    29 avril 2010

    Le bon larron : un conte initiatique mélange de Dickens et des Frères Grimm.

    C’est un conte cruel, rituel et initiatique que Hannah Tinti nous propose ici .Auteur reconnu pour ses nouvelles, celle ci se lance ici dans le roman.
    Elle prend par la main son personnage principal , Ren, sorte de Gavroche d’une Amérique du XIXème siècle (on peut aussi songé à Rémi , enfant trouvé de Sans Famille d’Hector Malot) , amputé d’une main , orphelin ; qu’elle emmène par monts et par vaux vers son destin.
    Parfois on se dit à ce propos que l’auteur n’a pas réellement choisi le destin qu’elle va accorder à son personnage , surtout dans le dernier quart du livre, où les événements s’enchainent sans grande cohérence..... au fil de la pensée de Ren, peut-être ? L’auteur se fait plaisir , ce qui crée quelques longueurs.

    Beaucoup de questionnements sur la liberté, sur la vérité (« qui ne rend pas plus heureux, elle n’apaise pas forcément ») dans son livre. On y trouve également beaucoup de noirceur, et parfois un fort gout de fatalisme « lorsque le cœur est plus fort, il n’est pas pour autant triomphant » . Tout ces éléments caractérisent le roman et lui donne un caractère fort et personnel.
    Les personnages « secondaires » sont extrêmement bien croqués comme sur la toile d’un portraitiste….les visages sont bien présents , on sent leur force, leur souffle de vie .
    Le final est détonant , le roman est réellement à découvrir.

    L’auteur a tout de même beaucoup emprunté à Dickens, à Malot, mais est aussi allée puiser dans "Les six compagnons qui viennent à bout de tout" des Frères Grimms , que j’avais lu il y a plus de 25 ans ; elle aurait peut-être du le préciser par honnêteté pour ces auteurs si brillants.