- EAN13
- 9782234072732
- Éditeur
- Stock
- Date de publication
- 18/01/2012
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
-
Papier - Stock 22,00
« Le 11 mars 2011, lorsque je suis revenue dans ma maison des champs, j’ai
découvert que des cambrioleurs étaient passés et qu’ils avaient emporté deux
grandes malles dans lesquelles j’avais rangé tout mon passé : plusieurs
décennies de journaux intimes, vingt ans de carnets de travail, toutes mes
photos et ma correspondance. En somme, situation sans exemple en temps de
paix, je venais de perdre la totalité de ma mémoire. Étrange deuil à traverser
: j’étais celle qui avait perdu son bien le plus précieux et, en même temps,
ce qui était perdu était… moi-même.
Face à dépouillement si radical, à tristesse si atroce, le soir de ma
découverte j’ai commencé à tenir le journal de ma perte pour essayer de
l’assimiler. Qu’est-ce donc que la mémoire ? Et l’oubli ? Pourquoi être si
attachée à des journaux intimes ? Qu’est-ce que j’avais perdu en perdant
toutes les lettres d’amour ? Qu’est-ce que le présent ? Etc. Chaque fois la
réponse tenait à la nature de cette sorte d’écrits : liés au vivant, à
l’individu, au singulier, ils sont comme la chair du temps, périssables et
pour cela même infiniment précieux. Il fallait résister à la mélancolie. Je
lui ai opposé le désir du livre. » B. C.
découvert que des cambrioleurs étaient passés et qu’ils avaient emporté deux
grandes malles dans lesquelles j’avais rangé tout mon passé : plusieurs
décennies de journaux intimes, vingt ans de carnets de travail, toutes mes
photos et ma correspondance. En somme, situation sans exemple en temps de
paix, je venais de perdre la totalité de ma mémoire. Étrange deuil à traverser
: j’étais celle qui avait perdu son bien le plus précieux et, en même temps,
ce qui était perdu était… moi-même.
Face à dépouillement si radical, à tristesse si atroce, le soir de ma
découverte j’ai commencé à tenir le journal de ma perte pour essayer de
l’assimiler. Qu’est-ce donc que la mémoire ? Et l’oubli ? Pourquoi être si
attachée à des journaux intimes ? Qu’est-ce que j’avais perdu en perdant
toutes les lettres d’amour ? Qu’est-ce que le présent ? Etc. Chaque fois la
réponse tenait à la nature de cette sorte d’écrits : liés au vivant, à
l’individu, au singulier, ils sont comme la chair du temps, périssables et
pour cela même infiniment précieux. Il fallait résister à la mélancolie. Je
lui ai opposé le désir du livre. » B. C.
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